Le 14 novembre, les élèves de 4ème Verte se sont rendus à la radio RCF à Strasbourg pour découvrir les métiers du journalisme radiophonique et pour préparer une émission à diffuser en direct, dans le cadre d’un atelier animé par des journalistes. Ils ont commencé par une visite des locaux, suivie d’un brief sur les techniques de l’interview en direct. Ils ont ensuite, au cours d’un atelier, rédigé une interview sur le thème du harcèlement scolaire, travaillé en amont en français et en EMI. Deux élèves ont été sélectionnés pour présenter leur interview en direct, ainsi que quatre élèves, pour lire leurs poèmes composés en classe sur ce thème, en direct, pendant que toute la classe assistait à la diffusion de l’émission ! Quelle expérience !
Découvrez les différents poèmes
« Ma vie emprisonnée »
Chaque jour, j’entends des blagues blessantes,
Chaque jour, je sens des regards méchants.
Des rires moqueurs fusent dans la cour
Et dans les couloirs, je fais un détour.
J’ai le cœur serré qui pleure et qui crie,
Je suffoque comme un oiseau sans vie
Enfermé dans sa cage. Mes pensées,
Tristes, sont errantes, je reste muet….
Pendant la nuit, dans mes rêves secrets, je suis
Un dauphin qui traverse un océan, je suis
Un papillon de nuit dans le ciel étoilé.
A l’aube, je reviens dans ma vie harcelée…
Ton sourire peut m’aider,
Ton regard peut me sauver,
Ne sois pas comme les autres…
Deviens mon ami !
(Point de vue du harcelé)
Quand la sonnerie retentit,
Tout espoir, de moi, s’enfuit,
Dans les couloirs de cet enfer,
Je cherche un peu de lumière,
Je rase les murs, je voudrais m’effacer, ne plus avancer,
Mais j’arrête de rêver,
Obligé d’exister.
Le moment tant redouté finit par arriver,
Coincé entre deux remarques un peu trop franches,
Des poings me griffent et les mots tranchent.
Rentré le soir, je me pose devant mon ordi,
Évitant toute source d’ennui,
Mais voilà, même chez moi
Malgré moi je reçois
Des messages me racontant
Des choses d’un monde effrayant.
Je joue à tout, à rien,
Pleurant à m’en faire blanchir le teint,
Et finalement j’arrête de jouer,
De rêver, de résister,
Et me laisse tomber,
Mort de fatigue, et…
De peine, sanglotant à m’en casser les hanches,
Priant de finir entre quatre planches,
Six pieds sous terre,
Rongé par les vers.
(Point de vue du harceleur)
J’ai retrouvé mes copains de classe,
Pendant le cours de français, je dois trouver ma place.
Une personne se plaint d’une autre,
Qui parle toujours pour un rien,
Alors j’écris : « Si tu veux, je peux faire un truc pour toi » …
Il me répond : « Ok, merci », d’un air courtois.
Il faut que je trouve quelque chose pour marquer les esprits,
Mais surtout le sien pour qu’elle arrête à tout prix !
Pendant la nuit je pense à une rumeur,
Que je pourrais balancer à n’importe quelle heure !
En sport, j’ai dit à un groupe de filles,
Qu’elle aime John, le débile…
Tout le monde le sait,
La rumeur est lancée,
À la fin du cours, elle est mise de côté,
La rumeur a bien fonctionné !
A la récré, je l’ai suivie,
J’ai demandé des nouvelles de son chéri…
Autour de nous, personne n’a réagi.
Ont-ils peur de moi ? Je pense que oui !
« Maintenant, STOP »
Dans l’ombre sournoise se cache un fléau
Le harcèlement, cette plaie qui fait trop de maux.
Il se faufile, tel un serpent vénéneux,
Détruisant des vies, faisant des malheureux.
Il prend différentes formes, sournoisement,
Le harcèlement moral, physique, verbal… puissant !
Il déchire les âmes, brise les cœurs,
Et laisse des cicatrices, semant de profondes douleurs.
Nous ne devons pas rester silencieux,
Face à cette injustice, à cette haine, à ce vice odieux.
Unissons nos voix, nos forces, nos cœurs,
Pour dire maintenant, stop au harcèlement !
« Phobie scolaire »
Je passe les portes du collège,
La boule au ventre,
Je suis pris au piège…
Cette peur me hante !
J’entre dans la cour,
Leurs regards sont posés sur moi,
J’ai le souffle court,
Vont-ils se moquer de moi ?
J’arrive en classe et je prends place,
Le prof n’est pas encore là, je les entends s’approcher ;
J’ai peur face à leurs menaces,
Et soudain je me sens tomber.
Dans le couloir je suis traîné,
Ils se mettent tous à m’insulter.
Les larmes me montent aux yeux, je vais pleurer,
J’ai perdu toute ma dignité.